Crédit photo : Natalie Chiasson

Pour démocratiser le français dans la métropole ontarienne
 
Par Victoria Croteau
Alors que les organismes et organisations communautaires de la région de Toronto peinent à recruter de la main d’œuvre francophone, le projet Apprentissage par l'engagement communautaire dans la communauté francophone de Toronto crée des ponts et participe au développement linguistique, culturel et économique de la francophonie ontarienne.
 
Étudiante à l’Université de Toronto au baccalauréat, Natalie Chiasson se spécialise présentement en anthropologie socioculturelle avec une mineure en français. Grâce à son expérience de travail rendue possible par le projet Apprentissage par l'engagement communautaire dans la communauté francophone de Toronto, Natalie a pu mettre en pratique les théories d’apprentissage de ses cours de français tout en participant activement à la société en aidant son partenaire au sein du système scolaire.

 

 Le projet Apprentissage par l’engagement communautaire dans la communauté francophone de Toronto, initié par la professeure Corinne Beauquis de l’Université de Toronto, vise la mise en pratique dans la communauté francophone ontarienne des connaissances et des compétences étudiées en cours sur l'engagement communautaire. Le programme permet effectivement aux personnes étudiantes de consolider leurs compétences de communication en français et d’acquérir de nouvelles connaissances liées à un milieu professionnel spécifique.

Pour Natalie, son expérience de travail lui a permis d’entrevoir une carrière dans le milieu de l’éducation, mais surtout d’appliquer les approches d’enseignement du français en immersion, apprises lors de ses cours, dans un contexte réel et crédible. Elle a eu la chance de monter, par elle-même, plusieurs plans d’apprentissage pour les enfants en bas âge qui apprennent le français comme langue seconde. Cette première expérience dans le milieu scolaire lui donne donc une bonne idée du métier d’enseignante et de ses défis, même si elle n’a pas nécessairement eu à animer des séances en classe. Celle qui rêvait d’enseigner a vite réalisé que beaucoup de travail est impliqué dans l’enseignement. La planification, le travail individuel, le tutorat et les plans d’intervention sont des exemples de tâches qu’a découvert Natalie lors de son stage : « Je suis très heureuse d’avoir eu l’occasion d’expérimenter ce côté de l’enseignement qu’on ne perçoit pas toujours de l’extérieur », ajoute-t-elle.

Quand on lui demande ce qu’elle dirait à un étudiant ou une étudiante qui amorce son premier stage dans le contexte de la pandémie, Natalie insiste pour dire que même si ça représente parfois un défi, le stage reste une expérience importante et très enrichissante pour sa future carrière. Celle qui a entamé son stage en pleine pandémie ajoute que ça lui a également prouvé que, dans le milieu scolaire, peu importe la situation mondiale ou les problèmes qui peuvent arriver, on aura toujours besoin d’enseignants. Selon elle, les stages demandent une bonne capacité d’adaptation, mais surtout la motivation de trouver des solutions et d’être ouvert d’esprit. L’expérience de travail peut être tout aussi réussi et pertinente selon elle, peu importe la pandémie ou le contexte virtuel.

Celle qui espère devenir professeure a énormément appris dans son stage, notamment sur le fonctionnement d’une école Montessori, une nouveauté pour elle qui a toujours étudié dans une école traditionnelle. Natalie a découvert que ce genre d’établissement, mais aussi d’enseignement, la rejoignait beaucoup moins. « Comme c’est un peu différent, il faut beaucoup travailler pour ajouter d’autres activités plus divertissantes comme à la garderie à notre ordre du jour. C’est très différent que ce que je connaissais déjà et ça m’amène à envisager une carrière plus dans les écoles publiques comme où je suis allée plus jeune. »

Finalement, Natalie termine en disant que même si le stage peut être intimidant quand on ne sait pas à quoi s’attendre, il faut faire confiance au système. Elle qui vit en situation d’handicap et qui a besoin d’une structure solide et fiable se dit très satisfaite de son stage où elle a toujours été supportée et encadrée. Elle ajoute que la professeure, tout comme le superviseur partenaire du stage, sont toujours là pour aider et qu’elle s’est toujours sentie en sécurité dans son travail. Pour Natalie, le stage est une occasion de commettre des erreurs et d’essayer des choses, il ne faut donc pas craindre de tenter sa chance!